Le 27 Décembre 2020 a débuté en France la campagne de vaccination contre le coronavirus. Quels vont être les impacts et retombées sur le voyage d’affaires ?
La campagne da vaccination initiée fin décembre représente une véritable lueur d’espoir pour l’industrie du tourisme, en difficultés depuis de nombreux mois. Pour autant, l’arrivée de cette nouvelle n’est pas si simple à gérer pour les professionnels du secteur et pour les entreprises souhaitant reprendre leurs voyages d’affaires.
Quel rôle devront jouer les entreprisesdans la vaccination ?
Dans cette campagne de vaccination, le principe qui prévaut est celui du respect de la vie privée du salarié. Néanmoins, sachant que l’employeur a l’obligation légale de tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité et la santé de ses salariés, sera-t-il obligé de prendre position dans cette campagne ? Et si certains salariés refusent de se faire vacciner, que faire ?
Légalement, un employeur ne peut pas obliger ses salariés à se faire vacciner. A l’heure actuelle, il n’existe aucun texte de loi rendant obligatoire le vaccin contre le coronavirus et, a priori, selon les dernières annonces du Gouvernement, il ne devrait pas y en avoir. Par conséquent, l’employeur peut fortement recommander à ses salariés de se faire vacciner mais il ne peut pas les y obliger.
Quid de la vaccination pour les déplacements professionnels ?
Le Code du Travail oblige les entreprises à assurer la sécurité des employés lors de leurs déplacements, qu’ils soient faits à l’échelle nationale ou internationale. Cette obligation est également connue sous le nom de Duty of Care. L’employeur dispose donc de solides arguments pour inciter ses collaborateurs à se faire vacciner en cas de déplacements professionnels, notamment à l’étranger.
Face à la recrudescence du nombre de cas et au développement de nombreux variants, certains acteurs ont d’ores et déjà pris position. En effet, certaines compagnies aériennes comme Qantas ont annoncé que seuls les passagers vaccinés auront le droit de monter à bord de leurs appareils. Certains pays, comme l’Australie, envisagent même d’interdire l’accès à leur territoire aux personnes non-vaccinées.
Le passeport vaccinal comme solution ?
La question fait couler beaucoup d’encre depuis quelques semaines : faut-il conditionner les déplacements internationaux à la présentation d’un passeport vaccinal ?
Les initiatives se multiplient sur tous les continents au travers notamment du CommonPass, d’AOKPass ou encore du Travel Pass. Ce dernier, créé par IATA, permet aux passagers de stocker numériquement leurs tests COVID ainsi que la preuve de vaccination, si nécessaire. L’objectif de ce pass est de fluidifier le parcours des passagers dans l’aéroport en montrant un QR Code aux comptoirs des compagnies aériennes ainsi qu’aux contrôles aux frontières. In fine, ces pass devraient permettre la reprise des déplacements professionnels et éviter toute quarantaine à l’arrivée.
Cette mesure fait néanmoins grincer des dents. Olivier Manaut, président de l’Union Nationale des Compagnies Aériennes Françaises (UNCAF) a déclaré dans un article paru dans Déplacements Pros : « Réserver la possibilité de voyager en avion uniquement à celles et ceux qui sont vaccinés est une idée parfaitement stupide, profondément discriminatoire, privative de liberté et qui freinera le redémarrage économique. Tant que le vaccin ne sera pas accessible à tous les peuples du monde, cette stratégie serait totalement discriminatoire puisque l’accès à l’avion serait uniquement rendu possible en fonction de l’âge, de la santé, de la profession et de la nationalité, critères qui représentent à ce jour les seules conditions d’accès aux vaccins ».
Ainsi, bien que le vaccin puisse représenter une réelle opportunité pour la relance de l’économie, il ne parvient malheureusement pas à faire consensus au sein des acteurs du secteur. Comme le dit le dicton, laissons le temps au temps !